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Ancre biographie

Le Duo Lafitte

Dès leurs premiers concerts et émissions sur France-Musique à 13 ans, les sœurs jumelles Isabelle et Florence Lafitte s’engagent avec passion dans le duo de pianos. Diplômées du CNSMD en France, elles se perfectionnent à l’Académie Liszt de Budapest et​ la Manhattan School of Music de New York. Privilégiant un répertoire éclectique, elles se produisent au Concertgebouw d’Amsterdam, ​au ​KKL de Lucerne, à la ​Philharmonie de Cologne….

Sous la direction de Charles Dutoit, James Gaffigan, Léopold Hager…, avec l’Orchestre National de France, le Philharmonique de Hong-Kong, le Mozarteum Orchestra Salzburg…, elles interprètent les​ concerto​s​ classiques mais font aussi découvrir à Taipei ou à St Petersburg ceux de Colin McPhee, père de la musique minimaliste ou d’Alain Louvier qui leur a dédié Météores.

Soutenues par l’Adami et la Fondation Orange, elles créent leurs transcriptions de La Flute Enchantée de Mozart, du Paradis et La Péri de Schumann, de Stenka Razine de Glazounov, de la Vida Brève de Falla, et avec le chorégraphe japonais Ari Saka, Negactive BD, oeuvre pour ballet d’Isabelle Lafitte.

 

Isabelle Lafitte

Dans une atmosphère familiale propice aux arts, Isabelle Lafitte découvre à sept ans la composition et l’improvisation. L’émerveillement est si total qu’elle sait que sa vie sera liée à la musique.

Isabelle Lafitte est membre de la SACEM depuis l’âge de 15 ans. Elle compose pour la compagnie japonaise Agua-Gala une musique de ballet pour deux pianos : "Nega/c/tive B.D.", créée au Festival des Hivernales d’Avignon. Cette commande a été soutenue par l’Adami et le Conseil Général du Val de Marne​.

Pour le Duo Lafitte, Isabelle Lafitte a réalisé pour deux pianos les transcriptions de « La Flûte Enchantée » de Mozart, de « la Vida Breve » de Manuel de Falla, de « Stenka Razine » de Glazounov. Elle a écrit une version pour deux pianos et quintette vocal de l’Oratorio « Le Paradis et la Péri » de Schumann et adapté pour deux pianos « Shéhérazade » de Rimsky-Korsakov.

 

Liens vers les articles sur Isabelle Lafitte et la composition : 

SACEM Article Isabelle Lafitte

Isabelle Lafitte « Nega/c/tive B.D » Ballet chorégraphique

Florence Lafitte

C’est par le chant et sa puissance émotionnelle que Florence Lafitte a été happée par la musique. Florence s’est investie jeune dans l’étude du chant classique. Elle étudie à Budapest avec Boldizsàr Keönch, Chairman du département chant à l‘Académie Franz Liszt, puis à New-York avec Adèle Addison, Chairman de la Manhattan School of Music et créatrice du rôle de Bess dans Porgy and Bess de George Gershwin, et enfin au Conservatoire d’Aix-en-Provence dans la classe de Robert Andreozzi. Elle est l’esprit littéraire du Duo Lafitte. Curieuse et passionnée de musicologie, elle conçoit et rédige tous les thématiques et les programmes de concert du Duo.

Portraits

Le Duo Lafitte

Vu par...
Christophe mory

 

L'esprit de duo

 

 

 

Isabelle et Florence Lafitte sont sœurs et jumelles. Voilà pour l’anecdote, celle qui est reprise partout dans la presse. Passée la petite histoire, on entre dans un univers, celui du duo pour pianos, genre peu connu parce qu’exigeant, terriblement exigeant pour les artistes, donc rare.

Il ne s’agit plus en effet de deux personnalités cumulées, associées comme deux demi pianistes qui en feraient un seul, mais d’une entité aussi riche qu’un orchestre, aussi intransigeante qu’un quatuor à cordes lequel se réunit tous les jours d’abord et avant tout pour définir un son et pour le développer en le mettant au service d’œuvres.

Trente six ans de travail, trente ans de concerts. Tel est le résultat du duo Lafitte quand il s’inscrit dans le temps. D’abord, il a fallu apprendre à jouer ensemble, c’est-à-dire à trouver à travers la rythmique, la pulsation commune. Non pas uniforme, commune. Comme un vieux couple où chacun trouve enfin son éclosion individuelle dans une évolution commune. L’émancipation est intérieure et musicale.

Vibrant, le duo de pianos prend un caractère terrible lorsqu’il affronte l’orchestre : l’Orchestre National de France, l'Orchestre du Mozarteum de Salzbourg, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, l’Orchestre Philharmonique de Hong Kong, l'Orchestre Royal Philharmonique de Flandres,… Les concertos de Mozart, de Poulenc, bien sûr, mais tant d’autres si peu joués.

 

Car le répertoire est immense. Sans vertige mais attirées par cette immensité, Isabelle et Florence Lafitte le parcourent souvent en éclaireur. Aller ailleurs et désirer cet ailleurs. Leur répertoire s’enrichit. Il faut passer le cap du Scaramouche de Milhaud et des danses hongroises de Brahms. Elles jouent un Sonnet de Pétrarque directement depuis le manuscrit de Liszt, puisqu’il n’est ni joué ni édité. Elles ont créé une base de données de plus de sept mille œuvres pour deux pianos. Elles continuent d’en chercher et d’en demander. Rien n’excite davantage leur jeu que les créations qu’elles sollicitent ou qu’Isabelle écrit elle-même.

Aux demandes de concert, elles répliquent qu’elles peuvent sortir des sentiers battus, qu’elles aiment se promener quitte à passer par des thématiques comme “l’Extraordinaire et le quotidien”, fruits de cogitation où les goûts et la logique s’épousent le temps d’un concert. Cette richesse de terres en friche qu’elles jardinent et ordonnent s’est placée au fondement d’un militantisme pour deux pianos. Le duo-passion motive la quête.

Le public ne s’y trompe pas. Car le duo de pianos est d’abord spectaculaire. Il n’a pas la féroce intimité du quatre mains et se révèle toujours comme une moment d’intensité que sculptent les vibrations de deux instruments géants. Les grandes salles de concert en Asie, en Europe (le Concertgebouw d’Amsterdam, le Novel Hall de Taipei, la Musikhalle de Hamburg, le KKL de Lucerne, etc.) les accueillent, les reçoivent, les attendent parmi des programmations prestigieuses. La fusion avec la salle est quasi immédiate et l’on regarde autant qu’on entend.

Alors, la gémellité d’Isabelle et Florence Lafitte sert les regards comme au jeu des différences et l’ouïe prend le dessus, qui descelle les tempéraments, cette façon magnifique de servir la musique.

 

                                                                      Christophe Mory

J drillon

Le Duo Lafitte

par Jacques Drillon, écrivain, transcripteur, journaliste à L’Obs

 

 

Je connais Isabelle et Florence Lafitte depuis vingt-cinq ans. Je les connais à titre personnel et professionnel. Je les ai entendues, j'ai travaillé avec elles, je les ai fréquentées et j'ai même travaillé pour elles, puisque je leur ai écrit des transcriptions pour deux pianos qu'elles ont jouées et enregistrées. J'ai donc pu, depuis longtemps, apprécier leur manière de considérer leur métier, mais aussi leur rôle. Voilà deux pianistes qui ont renoncé à une carrière personnelle pour défendre une formation instrumentale rare, exigeante : le duo de pianos. Le répertoire est immense, qui va de Bach aux compositeurs contemporains, il est d'une exceptionnelle qualité, car l'équilibre sonore de deux pianos jouant ensemble est parfait, comparable en puissance et en subtilité à celui du quatuor à cordes, il a donc tenté tous les grands créateurs de l'histoire, depuis l'invention du piano : Bach, nous l'avons dit, mais aussi Mozart, Chopin, Liszt, Brahms, Schumann, Rachmaninov, Ravel, Debussy, et parmi les plus modernes, Messiaen, Boulez, Kurtág... La liste est longue : même Wagner a écrit pour deux pianos, même Mahler. Mais ce répertoire est peu servi, car les pianistes virtuoses comme elles ont une tendance, à juste titre ou non, à vouloir épouser une carrière de soliste. Elles ont donc préféré porter à bout de bras, toute leur vie, les œuvres du passé et du présent, donnant au public l'occasion d'entrer dans un univers absolument neuf, exceptionnellement riche. Voilà pour leur «mission».

Certes leur gémellité les y a aidées. Il faut les voir répéter ensemble pour mesurer le degré d'intimité qui les lie. Elles attaquent le clavier de la même manière, pensent ensemble, phrasent naturellement selon des courbes identiques, et savent d'un seul regard piloter un départ, un ralenti, un crescendo. Pendant le travail, les discussions sont longues, parfois animées : si le but est commun, les moyens d'y parvenir peuvent diverger. N'importe qui jetterait l'éponge. Elles ne le font jamais. Elles savent que, au-delà de l'amour qu'elles peuvent porter à la 

musique, et de l'amour qu'elles se portent l'une à l'autre, la technique du duo de pianos exige un élan égal, une force soigneusement dosée. Tant qu'il subsiste des points litigieux, elles discutent. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est abandonné à celle qui, pour une raison ou pour une autre, lassitude, fatigue, baisserait pavillon. C'est la meilleure solution qui l'emporte, et non pas la plus combative des deux sœurs. Une fois d'accord, elles creusent. Elles creusent à la fois le son, le toucher, la courbe, jusqu'à ce que tout se fixe, comme un photographe qui tournerait la bague de son objectif jusqu'à ce que la netteté complète soit obtenue. C'est un travail immense, harassant et enthousiasmant à la fois. Car le résultat, en termes d'efficacité, de simultanéité, d'équilibre, d'élégance, de puissance, est proprement extraordinaire. Tout est prêt, prévu. La moindre «pédalisation» a été discutée et adoptée une fois pour toutes, et même les tournes de pages sont étudiées en sorte de ne jamais perturber l'exécution, et de pouvoir être effectuées sans le secours de «tourneurs». Et pourtant, et ce n'est pas le moins stupéfiant, elles conservent chacune leur part de spontanéité : en vérité, cet accueil de l'instant, de l'inspiration, n'est possible que si les fondations ont été solidement implantées. C'est alors que l'autre réagit de la manière le plus immédiate à cette idée nouvelle : c'est là que leur expérience et, encore une fois, leur gémellité, apportent leur poids. Certes la rigueur du travail préparatoire permet cette liberté. Il en va de même pour les créateurs et les interprètes : seule la parfaite connaissance de la règle permet de s'en affranchir.

Le public ne s'y trompe pas et leur fait toujours d'éclatants triomphes. Il sait reconnaître en elles des artistes accomplies, épanouies, inspirées et heureuses. Même peu préparé, il devine, il sent. Tant il est vrai que l'extrême qualité a quelque chose d'évident, quelque chose qui parle et s'impose. C'est ainsi qu'on porte la musique vers l'Autre. Quelqu'un a dit que l'héroïsme ne consiste pas à accomplir des actes surhumains, mais seulement à «faire ce qu'il est possible de faire». En fondant un duo de pianos, Isabelle et Florence Lafitte ont renoncé à une carrière personnelle brillante. En défendant ce prodigieux répertoire dans tous les pays du monde, à force d'un travail acharné, de ténacité et de talent, aussi par la grâce de leur bonne humeur et de leur charme naturels, elles ont fait ce qu'il «était possible de faire», mais à quoi peu de pianistes ont consenti. N'est-ce pas là de l'héroïsme ?

Jacques Drillon

O Tcherniak

Isabelle & Florence Lafitte

par Olivier Tcherniak, Président de l’Admical, 26 janvier 2011

 

 

J’ai rencontré pour la première fois Florence et Isabelle Lafitte en 1991, à l’occasion d’une importante manifestation que la Fondation France Télécom avait montée à l’occasion du 200° anniversaire de la mort de Mozart. En contrepoint d’une Flûte Enchantée à Orange, Florence et Isabelle interprétaient à la Tour Eiffel des pièces pour quatre mains, retransmises en direct sur France 3. Cela a été pour moi une découverte à la fois artistique et humaine. Depuis cette date nous nous sommes vus régulièrement et j’ai eu la chance de pouvoir les entendre à nouveau à de nombreuses reprises. Je souhaite leur redire, à cette occasion, à la fois mon affection et mon admiration.

En écoutant Florence et Isabelle, au piano, comme dans la vie de tous les jours, on ne peut pas ne pas être frappé par l’énergie vitale qu’elles expriment. Elles

sont talent, générosité, force et tendresse. Leur répertoire est à l’image de ce qu’elles sont, à la fois classique et ouvert sur des œuvres plus contemporaines en y ajoutant de nombreuses et merveilleuses transcriptions qu’elles réalisent elles-mêmes.

Florence et Isabelle sont à la fois musique et vie et elles rendent musique et vie indissociables. 

Olivier Tcherniak

P Tortellier

Duo Lafitte

Par Paul Tortelier

 

 

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